En juin 2022, au moment des journées sans fin dans le Nord, Anne-Marie et Jean Claude ont fait un grand périple à vélo, d’abord le long de la côte balte allemande, puis ils ont rejoint Berlin en train, et sont revenus à vélo sur Rostock par l’itinéraire Berlin Copenhague.
Voici le récit jour à jour de la 1ère partie du parcours : de Lübeck à Stralsund par la presqu’île de Fischland-Darß-Zingst, puis le tour de l’île de Rügen, retour à Stralsund et traversée de l’île d’Usedom, jusqu’à la frontière polonaise. L'itinéraire suit l'eurovélo 10.
Vous retrouvez aussi le récit d’Anne-Marie « autrement », avec ses impressions de voyage, dans le Mag Grand Angle, sous le titre « Rêve de Baltique » et le récit du jour à jour entre Berlin et Rostock.
Nous n’avons pas toujours suivi l’itinéraire des voyages Grand Angle ; nous avons ajouté quelques tours et détours, mais globalement, la route est la même et correspond au séjour Grand Angle « Les côtes allemandes de la Baltique, de Lübeck à Usedom ».
Arrivée à Darmstadt
Itinéraire via la Suisse. Ça roule bien. Etape à Darmstadt, ville paisible et ouverte.
Darmstadt – Lübeck
Arrivée vers 16h ; nous pensions arriver plus tôt. Les autoroutes allemandes sont moins roulantes qu’en Suisse ou en France. On tourne un bon moment avant de trouver le parking longue durée : Parkhaus am Holsentor (7,50€ par jour), idéalement placé près de la porte principale de la vieille ville. La découverte de la ville est un choc esthétique, tant elle est différente de ce que nous connaissons, et belle. De la brique rouge ou rouge sombre partout, parfois émaillée de noir ou vert, des toits de cuivre verts, des inscriptions d’or, de hautes façades en créneau comme dans les Flandres ; quelques façades rococos plus tardives aux couleurs pastel. Sur la somptueuse place de l’hôtel de ville, c’est la fête du vin blanc et il y a de l’ambiance…
J1 : Lübeck - Wismar, 58km
Pour privilégier la visite de Wismar (nous y arriverons vers 15h30), nous décidons de prendre le train jusqu’à Travemünde (environ 30’). La piste se ferait facilement mais n’apporte pas grand-chose. Le temps est couvert : la canicule qui plombe la France n’arrivera ici lors de notre 2ème passage à Stralsund. Une station style années 30, une coquette promenade sur un gros km pour arriver au ferry, une plage au sable immensément fin et blanc, une mer bleu acier, toute calme malgré le vent. Souvenirs d’enfance sur la mer du Nord… Quelques minutes plus tard, le ferry nous dépose à Priwall. La piste de l'eurovélo 10 suit le littoral : champs de blé ou de colza mûr, coquelicots, bleuets et marguerites ; de hauts bosquets bordent régulièrement la piste et nous séparent de la mer, mais nous protègent du vent. La côte est une langue ininterrompue de sable blanc, qui tranche sur la mer étale et bleu gris acier. Quelques plages aménagées et les premières Strandkorb. J’adore. Pause crêpe dans la jolie station de Boltenhagen.
Nous longeons des serres où poussent des fraises qui sentent la confiture !
Nous continuons vers Wismar ; les rives sont bordées de roseaux, comme sur un lac, avec des pêcheurs loin, loin dans l’eau, qui ne leur arrive qu’à la taille. Avant Wismar, nous traversons une zone de jardins ouvriers, tout petits et nickels. Wismar est étonnante : la vieille ville est magnifique, entre ses monuments de briques rouges et ses façades pastel.
Mais elle est morte. C’est le port, massif et en pleine réhabilitation, qui vit. La ville est ouvrière. Je découvre les bateaux qui vendent des Heringsbrötchen ; je teste, bien sûr.
A diner, nous tentons la version allemande du fish and chips… erreur ! mais le restaurant est authentique et typique, un vrai spectacle. Ce soir, on n’a pas envie de se coucher, juste rester sur un banc et regarder les cormorans et les mouettes sur les bateaux, les couleurs flamboyantes du soleil couchant sur les briques…
J2 : Wismar – Rerik, 69km
En sortant de la ville, j’identifie l’odeur qui flottait, de térébenthine et de bois : nous longeons une usine de palettes, bientôt habilement masquée par un beau talus couvert de fleurs et de graminées. Un paysage champêtre avec vue sur mer à gauche nous amène devant l’île de Pöl, reliée au continent par une magnifique digue ; de part et d’autre, des cygnes, des oies sauvages et leurs petits, des mouettes rieuses, des bandes de colverts…
La baie de Wismar ressemble à un immense lac paisible, bordé d’herbes aquatiques, de saules et d’un fin cordon de sable blanc, parsemée de petites maisons sages et propres, de tout petits ports et stations balnéaires. Sur l’île, des champs. C’est la moitié ouest de l’île qui est la plus belle. Retour sur le continent. Jusqu’à Rerik, l’étape est roulante et champêtre, avec de superbes vues sur la mer, que nous dominons légèrement. Rerik : charmante petite station « traversante » ; d’un côté sa grande plage et ses multiples Strandkorb, sa place et son petit port de plaisance, de l’autre, son lagon tout abrité. Sur la place, un chanteur ringard avec sono fait le spectacle : c’est nul et sympathique !
J3 : Rerik - Ahrenshoop, 77km
Une grande et belle étape, presqu’un peu trop longue pour profiter vraiment de tout. La piste de l'eurovélo 10court à travers les champs, offrant de belles perspectives sur la mer, jusqu’à la grande station de Kühlungsborn. Rien à voir avec Rerik, c’est très chic et certains vieux hôtels et villas m’évoquent La Baule ou la plage des Dames à Noirmoutier.
Une immense promenade longe la large plage parsemée de Strandkorb. La piste, assez fermée, longe ensuite la côte, traversant quelques stations, jusqu’à Warnemünde. La piste cyclable de l'eurovélo 10 ne passe pas sur la plage et conduit directement au bac ; est-ce pour cela que la station ne m’a pas séduite ? encore moins l’arrivée sur l’autre rive, Hohe Düne. Heureusement, la piste renoue vite avec de beaux paysages marins et nous offre un joli pique-nique sur la plage. Commence alors la plus belle partie de l’itinéraire : la traversée de la Rostocker Heide, superbe forêt mixte claire et aérée évoquant les forêts scandinaves, puis la péninsule de Fischland-Darß-Zingst, immense langue de terre bordée d’un côté par la mer, de l’autre par un immense lagon (Bodden) d’eau légèrement saumâtre, bordé d’herbes blondes.
La piste qui traverse la forêt est particulièrement ludique ; dans une clairière, un petit troquet déguisé en amanite rouge et blanche offre une pause bienvenue.
Passée Graal Müritz, la bande côtière devient une large plage parsemée de dizaines de Strandkorb ; la piste court entre la dune et une haie de saules et de rosiers odorants, s’ouvrant régulièrement vers la plage.
Au-delà de Dierhagen, la piste ne longe plus la côte mais la domine, comme sur une levée, offrant de belles perspectives, notamment sur l’anse de Permin.
Très belle étape à Ahrenshoop, en pleine campagne, en-dehors du village. Excellent dîner !
J4 : Ahrenshoop – Barth, 64km
Etape facile et très roulante, peu de dénivelé ; temps doux et couvert avec un peu de vent. La piste ne suit pas la côte, mais le Bodden, jusqu’à Wieck. C’est un superbe paysage d’eau douce et de marais, abondamment bordés de roseaux, immense et serein. Beaucoup d’oiseaux : cygnes, canards, goélands, mouettes ; et de nombreuses cabanes d’observation.
Les villages sont superbes, toits de chaume, murs peints et colombages, jardins impeccables. Nous effleurons Prerow et arrivons directement sur la digue en bordure de mer, qui mène à Zingst. D’un côté des champs et des maisons, de l’autre, un rideau d’arbres : côté vue, c’est frustrant. Régulièrement, des descentes avec accès à la plage sont aménagées. Celle-ci vaut le coup d’œil : sable fin et blanc, Strandkorb à perte de vue. On comprend mieux la fréquentation dense de la piste.
Pause-café à Zingst, coquette station très touristique à l’ambiance sympathique.
C’est parti pour le tour de la péninsule, parc national ! Au final, je suis un peu déçue : à part quelques rares points de vue très beaux sur le Bodden, l’itinéraire vélo ne présente pas un grand intérêt… sauf probablement à la période des migrations. Nous filons sur Barth, notre étape. Surprise : je m’attendais à une station balnéaire ; pas du tout, c’est une petite ville portuaire, assez pauvre. Sans regret, c’est paisible et sympa.
J5 : Barth - Stralsund, 45km
Mon étape préférée de l'eurovélo 10 sur le parcours Lübeck – Stralsund. Nous suivons une piste magnifique, tant par le revêtement que par le paysage : rien de spectaculaire, mais une atmosphère complètement zen ; miroir immobile du Bodden, roselières, champs bordés de bleuets et de coquelicots, prairies de graminées, haies fleuries d’églantines, bosquets de boulots ; sur l’eau, les cygnes et quelques petits voiliers ; dans le ciel, les alouettes chantent à tue-tête et des grues cendrées tracent leur route ; de temps en temps, une plage entre les roseaux.
Ce n’est pas une nature sauvage, et pourtant, nous sommes seuls au monde ! Comme le temps a viré au beau, nous optons pour une bonne sieste au soleil, sur une petite plage rien qu’à nous.
L’arrivée sur Stralsund en longeant la rive, est superbe, à la fois maritime et très douce : l’île de Rügen est juste en face, on n’a pas d’impression de grand large, mais d’un vaste lac, intimiste. Ce bras de mer entre les deux s’appelle le Strelasund : un nom bien scandinave ! Une sorte de promenade longeant la rive mène au vieux port et à la vieille ville.
Les bâtiments sont magnifiques et parfaitement réhabilités (travaux commencés après la réunification). L’église St Nicolas, immense église en briques, est en partie peinte à l’intérieur. Ce gothique brique n’a rien à voir avec nos cathédrales de pierres ciselées, mais c’est beau et impressionnant.
La gigantesque et somptueuse place du marché invite à une longue pause. Au milieu des façades gothiques ou rococos, un bâtiment sévère en briques, avec statues tout aussi sévères, style RDA : l’ancienne maison des syndicats. Sur le port, quelques bateaux de croisière, des bateaux-bars qui vendent les incontournables Heringsbrötchen.
Sur les quais, orchestres et barbe-à-papa : c’est ici la fête pendant 3 jours, et c’est très gai et familial !
J6 : Stralsund - Schaprode (Rügen), 46km
Une étape peu spectaculaire, mais très sympa et paisible. Nous décidons de tester le passage en bac, plus près de l’hôtel que le pont, raccourcissant l’étape de 2 ou 3km, dont une partie en bons pavés de granit. En ¼ d’heure, nous sommes sur l’île ; nous n’étions que 3 passagers sur le petit bateau de 8h45. C’est parti ! La piste n’est pas très roulante, alternant chemin de terre, goudron et plaques de ciment. Seul bémol : la petite portion entre Grosow et Trent (env. 5km) emprunte une route très passante ; elle ne dure pas longtemps.
Lorsque nous longeons la côte, le chemin est bordé de haies fournies, avec de temps en temps une belle échappée sur le Sund, laissant apercevoir cygnes, cormorans et goélands. Sinon, le paysage est très rural. Nous admirons de superbes hérons ; un lièvre se balade sur la piste. A Gingst, nous cassons une graine dans une sorte de Biergarten qui héberge un petit marché bio. Au menu : saucisse et Rhabarberstreusel, à boire : Rhabarberschorle. Nous réservons la bière pour le soir !
Schaprode est un tout petit port surprenant et ravissant. Complètement abrité par une petite île d'un côté, on a l'impression que c'est une rivière qui le borde. Il abrite de nombreux bateaux de plaisance et quelques petits bateaux de pêche.
De l'autre côté, c'est l'embarcadère pour Hidensee, ça sent la mer et le grand large. Ne ratez pas la petite boutique qui prépare les harengs sous toutes ses formes ; ses Brötchen sont succulents.
Notre hôtel se situe à quelques km de là, en pleine campagne.
Bonheur des hasards : entre Rambin et Gingst, nous avons fait une rencontre incroyable : un cycliste nous croise, je le salue ; il revient en sens inverse et m’appelle par mon prénom : c’était Thomas, notre partenaire vélo sur la Baltique ; je ne l’avais rencontré en chair et en os qu’une seule fois il y a plus de 10 ans, et pas en tenue de vélo !
J7 : Schaprode – Hagen (Rügen), 77km
Cette étape magnifique aurait dû être scindée en deux pour pouvoir profiter de tout, et même se baigner.
Nous quittons cet hôtel charmant en pleine campagne, avec sa patronne autiste et son employé lettonien improbable. On rejoint rapidement le bord de mer et on atteint très vite le bac Witower Fähre, qui pendule en permanence entre les 2 rives : attente, départ, traversée, arrivée ; en moins de 10’, tout est plié !
On longe la mer jusqu’au charmant port de Wiek, puis Dranske (moins chouette… avec des constructions type « barre »).
Ça sent plus la mer, mais le paysage reste paisible et très rural ; alternance de vues dégagées et de haies protectrices.
Passé Dranske, la piste coupe à travers champs pour retrouver la côte côté grand large, non loin du cap Arkona. Le terrain s’est élevé ; nous arrivons près des falaises de craie. Vues magnifiques : eau outremer et turquoise, en contrebas de la falaise, une immense plage de sable blanc. Parfois la descente est aménagée, avec plus de 100m de dénivelé.
Arrivée au cap Arkona et son phare tout rouge ; au niveau du cap, il n’y a plus de sable en bas de la falaise, mais par contre, beaucoup d’oiseaux marins. Ce n’est pas en haut du phare que je monte, mais de la tour qui est plus proche de la mer.
Et c'est reparti le long de la côte ! Un coup d’oeil à Vitt (ça descend), petit port très touristique avec ses maisons en toit de chaume, mais surtout sa vue sur les falaises du cap. On remonte et on suit la côte jusqu'à Juliusruh, grande station balnéaire avec une magnifique plage toute blanche qui s'étire sur des km.
Nous relions Glowe par une sorte d’isthme boisé, sur une piste ludique et roulante, mais sans points de vue. A Glowe, hop, on passe côté lac : changement total de paysage ! Et c’est par la campagne, avec de belles perspectives sur la mer, que nous rejoindrons notre charmant hôtel. Le soleil et le vent nous ont saoulés, le terrain présentait quelques belles montées… nous sommes contents d’arriver.
La rencontre marquante du jour : une biche, bien tranquille dans un champ de blé.
J8 : Hagen - Baabe (Rügen), 40km
Petite étape : à peine 40 km dont 8 en aller-retour sans bagages, et du tourisme.
Premier objectif : la Königsstuhl (chaise du roi) et la forêt de hêtres classée, en plein cœur du parc national de Jasmund. Nous laissons nos bagages à l’hôtel et rejoignons la Königsstuhl à travers la forêt, avec des petites montées / descente parfois bien raides. Nous posons les vélos et suivons une petite balade très aménagée le long des falaises de craie ; quelques belles vues ; temps gris. Retour ; nous prenons un ticket pour entrer sur le site même. Un aménagement permet d’aller jusque sur la Chaise du Roi, d’où la vue est effectivement belle. On se sent quand même très encadré… Retour par le même chemin.
Si la Königsstuhl ne m’a qu’à moitié enthousiasmée, j’ai trouvé la forêt remarquable. Les troncs des hêtres sont assez serrés, rarement très gros, mais ils montent vers le ciel et sont immenses. Certains troncs sont tors, comme les clochers d’Anjou.
Puis, nous prenons la direction de Sassnitz, toujours par la forêt, et des jolies montées-descentes. Sassnitz est un port assez important, avec de gros ferries, de beaux bateaux de pêche, et une vieille ville avec de belles maisons anciennes mais… ça monte et ça descend !
Le passage de Neu Mukram est à oublier : gros complexe portuaire, nombreuses arrivées de chemin de fer, gros trafic. Ça ne dure pas : nous suivons bientôt une belle piste bien plate qui longe la côte, à travers des forêts de pins et de hêtres, et nous mène à… Prora ! Surprenant.
Nous y passons un moment avec de relier la station de Binz, la plus grosse de l’île. Les deux ou trois premières rangées de maisons devant le front de mer sont Belle Epoque et absolument magnifiques, ça se gâte un peu derrière… La plage est superbe, il y a du monde partout.
Je tenais absolument à tester le Rasender Roland, ce petit train à vapeur qui relie entre elles les stations de cette partie de l’île. Nous prenons donc le train entre Binz et Baabe. Bon, c’est sympa, mais je crois que j’aurais préféré le vélo. En tout cas, c’est un sacré succès touristique. Baabe : encore une belle station, à l’ambiance calme et sympathique, à la superbe plage, etc…
J9 : Baabe - Stralsund (Rügen), 62km
Nous décidons de couper directement vers Moritzdorf, au départ de Baabe. C’est tout petit, tout mignon. Rien, à part un gros hôtel et quelques baraques qui, elles, sont… de l’autre côté de l’eau, 20m à traverser ! Finalement on trouve l’embarcadère, les tarifs, et un panneau indiquant que les traversées commencent à 9h. Oui, mais ni bateau, ni passeur. Renseignement pris à l’hôtel : il faut sonner la cloche. OK, elle est là, bien planquée. Dreling, dreling ; ça y est, on nous a vus, on arrive ! Et hop, nous voilà de l'autre côté.
Et là c’est toute une série de montées-descentes qui s'enchaînent jusqu'à Putbus, ravissante petite ville. L’étape est champêtre, boisée et romantique, avec de belles vues sur la mer au début. A Poseritz, on nous indique un restaurant-ferme bio, qui transforme et commercialise remarquablement sa production. Ce déjeuner est un délice, d’autant que c’est le seul jour où nous prenons (un peu) la pluie. Retour pas passionnant mais facile sur Stralsund, par la chaussée (Damm), parfaitement sécurisée. Encore une belle soirée en perspective dans Stralsund !
J10 : Stralsund - Greifswald
Thomas nous ayant confirmé que l'étape est essentiellement sur route pavée, nous décidons de prendre tranquillement le train : l’occasion d'admirer les aménagements vélo dans les gares, trains et wagons. Arrivée en fin de matinée à Greifswald, charmante ville hanséatique et universitaire. La vieille ville est petite et on en fait facilement le tour.
Notre hôtel se situe à Wieck, port de pêche et de plaisance. Pour le rejoindre, ce sont 4 km de bonheur sur une piste joyeuse et fréquentée qui longe la rivière Ryck.
Pour aller tout au bout du port, il faut passer la rivière par un pont à bascule.
Notre hôtel est tout au bout, tout au bout ; la chambre et le lit s'ouvrent sur la mer : génial.
Nos différents allers-retours nous aurons quand même fait pédaler une vingtaine de km.
J11 : Greifswald - Zempin, 65km
Cette étape, toujours très roulante, alterne les très beaux passages et ceux présentant moins d’intérêt. Joli début d’étape, en partie le long de la mer, surtout après Ludwigsburg, quand on rejoint la côte, avec un passage très étrange, à la fois en forêt et tout près de l’eau, sable immaculé, roseaux, et arbres morts blanchis.
La station de Lubmin est décevante ; un peu plus loin, on longe l'ancienne centrale nucléaire. La région est moins riante que Rügen. A Wolgast, nous faisons une pause-déjeuner sympa et locale : dans la vieille ville, qui est petite et sympa, c’est aujourd’hui jour de marché. Un marchand ambulant a installé quelques bancs, il vend de la soupe et des saucisses : roboratif et typique !
On passe le pont de Peene, et là, tout change de suite : nous voilà sur l'île de Usedom, c'est coquet, puis carrément huppé. On atteint assez vite la côte, c'est une immense et superbe large bande de sable blanc. Ici, il y a des vagues, ça fait plus « mer » qu’à Rügen. Très, très belles maisons à Zinnowitz. Un monde fou, des gens dans l'eau.
Nous continuons par une forêt de pins qui fait penser à celles de l’Atlantique et nous arrivons sur notre hôtel, assez monstrueux, mais confortablement arrangé et à quelques pas de la plage. Encore un souvenir de la RDA, ex centre de vacances d'un syndicat transformé en hôtel 3*.
Pause plage, il est encore temps !
J12 : Zempin - Ahlbeck (frontière polonaise), 35km
Ma journée préférée, sous une tempête de grand soleil !
Direction la frontière. Piste le long de la côte, parfois dans les bois, goudronnée ou en terre. Quelques bonnes montées descentes. Peu après Zempin, la côte remonte. Pour accéder à la plage en contrebas, des accès sont aménagés, avec parfois une centaine de marches à descendre ! Pause-café peu après notre départ dans un 4*S, entre mer et lac. Trop bien.
Les Kaiserbad (stations impériales) défilent, à la superbe architecture. Si Heringsdorf me déçoit un peu, j’aime Banzin.
Quant à Ahlbeck, la dernière, elle nous surprend agréablement : grande, animée, avec de beaux bâtiments et une jetée qui avance avec sa super structure en bois typique.
C’est ici que nous décidons de « faire plage ». On loue une Strandkorb, baignade dans une eau chaude et peu profonde, bronzette.
Ça parle beaucoup polonais. Sur des km, d’un côté comme de l'autre, la plage de sable s'étend, magnifique et fréquentée.
Nous reprenons le vélo pour continuer jusqu'à la frontière, simplement un panneau avec les 2 drapeaux et une bande de terre.
Retour facile et tranquille sur Zempin en train.
J13 : retour à Berlin
Notre périple le long de la mer et de cet eurovélo 10 se termine, mais le voyage n’est pas fini : nous descendons en train à Berlin pour remonter à vélo sur l’itinéraire Berlin - Rostock. Un dernier bain de mer, puis nous prenons le train pour Berlin, et nous nous émerveillons. Train + vélo, tout est facile : les accès, les aménagements dans le train, les changements de quai… et même l’arrivée dans Berlin ; de la gare, nous rejoignons facilement notre hôtel.
La suite des aventures est à retrouver ici dans le Mag Grand Angle.
Nos voyages à vélo sur la côte Baltique allemande
Ce récit vous a inspiré? De nombreuses possibilités s'offrent à vous si vous souhaitez découvrir à votre tour la côte Baltique allemande à vélo en suivant l'eurovélo 10:
- De Lübeck à Stralsund en 8j, ou en version vélo et bateau
- De Lübeck à l'île de Rügen en 12j, ou jusqu'à Usedom en 14j
- Les îles de Rügen et d'Usedom uniquement (également possible à pied)
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Écrit le 07/03/2023 par :
Anne-Marie Billault