… ou TMB
Trois lettres en forme de label pour un trek aux allures de montagnes russes où se rencontre une communauté planétaire de randonneurs qui, à défaut de se lancer à la conquête du toit de l’Europe, ont le désir secret d’en caresser les flancs. Le tour du mont Blanc figure sans conteste parmi les treks les plus courus de la planète avec le chemin de l’Inca au Pérou, les treks du Montana ou des Rocheuses aux USA, l’ascension du Kilimandjaro et autres treks himalayens.
Sans être d’une difficulté insurmontable, il peut se révéler éprouvant pour les personnes insuffisamment préparées. Pour les autres, il y a la promesse d’une découverte exceptionnelle d’un massif de dimension moyenne mais qui réserve la majeure partie de son extension vers le haut, avec des points de vue spectaculaires sur une collection de sommets mythiques et sur les glaciers qui les enlacent.
Deux itinéraires possibles avec Grand Angle
L’intégral en neuf jours et le classique en sept jours, moyennant quelques transferts.
Le schéma de la plupart des étapes est simple : on grimpe le matin à l’assaut d’un col et l’on redescend l’après midi vers un hébergement, gîte d’étape ou refuge.
Revue de détail des cols du tour du mont Blanc
Pour les adeptes du tour intégral, les deux premières journées offrent l’une des plus belles vues sur le massif et son sommet roi.
Le balcon des aiguilles Rouges
Le balcon des aiguilles Rouges ne pourrait pas être mieux situé pour donner la pleine mesure du massif roi des Alpes et son impressionnant feston d’aiguilles.
Col de Balme
Les randonneurs du tour classique remonteront au col de Balme (2200 m) où ils pourront croiser quelques vaches Herens. Cette race ancienne et traditionnelle en Valais est célèbre pour l’affrontement des femelles dominantes lors du « combat de Reines » lors de la montée en alpage. Mais il n’y a pas de combat à redouter lors de notre propre remontée de l’alpage !
Ces imposantes vaches à la robe sombre nous regardent passer avec nonchalance avant la descente sur la localité de Trient nichée dans une vallée perdue de Suisse, au pied du glacier du même nom.
La fenêtre d'Arpette
Suit un sommet du tour : dès l’aube, la grimpette à la fenêtre d’Arpette (2664 m) impose sa rudesse et sa splendeur dans un univers qui devient de plus en plus minéral au fur et à mesure de la montée.
Si le réchauffement climatique en cours a rudement affecté la langue du glacier du Trient, ces dernières années, il ne manque toutefois pas de puissance, posé sur un vaste plateau couronné de sommets à plus de 3400 m.
Le temps d’une descente acrobatique entre pierriers et gros blocs rocheux et nous retrouvons le calme des alpages d’Arpette à une petite heure de marche du surprenant lac de Champex et son atmosphère de petite ville d’eau.
Perché sur un plateau, le lac est insoupçonnable quand on se situe à Orsières, au débouché du val Ferret, cinq cents mètres en contrebas.
Le grand col Ferret
Le prochain col, justement, c’est au terme de cette belle vallée protégée de quinze kilomètres de long qu’on le trouve. À 2539 m d’altitude, le grand col Ferret permet de passer du val Ferret suisse, au… val Ferret italien. Car on ne change pas de dénomination pour ces deux vallées voisines. Plutôt débonnaire quoique traversant des pentes parfois bien raides, ce col tranche avec la « caillasse » de la fenêtre d’Arpette. En remontant d’immenses pâturages, on croise autant de vaches que de randonneurs.
Des sommets mythiques
Le col sitôt passé, nous voici nez à nez avec quelques-uns des sommets mythiques du massif du mont Blanc : mont Dolent (3810 m), aiguille de Triolet (3870 m) puis grandes Jorasses (4208 m) et aiguille du Géant (4013 m) que l’étape en balcon du lendemain nous offrira en arrière-plan de luxe.
Le col de la Seigne
Dans le même esprit pastoral, le col de la Seigne (2516 m) nous permet de passer d’Italie en France. Mais il nous faut remonter au préalable au pied de la colossale langue de pierre du glacier du Miage, descendu de sommets situés à plus de quatre-mille mètres d’altitude. Facile d’accès – donc très couru – le lac du Miage est une merveilleuse échappée, en régression constante – hélas ! – au départ du marécageux lac Combal.
Situé au cœur du glacier pierreux, il dévoile ses eaux vertes et laiteuses aux photographes, sur un arrière-plan de sommets parmi les plus élevés du massif. L’accès au col de la Seigne se poursuit sans difficulté en remontant au pied des pyramides Calcaires avant une descente tranquille dans les pâturages du Beaufortain.
L'aiguille des Glaciers
À chaque jour sa montagne sainte : de retour en France, c’est donc sous le patronage imposant de l’aiguille des Glaciers (3816 m) que se passe notre marche. Tout d’abord lors de la descente vers le hameau d’alpage de La ville des Glaciers, où se perpétue la fabrication traditionnelle du fromage de Beaufort et du Sérac, à partir du lait des vaches de races Tarine ou Abondance.
Le col des Fours
Toujours aussi présente, l’aiguille des Glaciers lors de l’ascension jusqu’au col le plus élevé du Tour du Mont Blanc, le col des Fours (2665 m). Un aller-retour jusqu’à la facile tête nord des Fours (2756 m) rajoute un sommet à notre aventure, comme la cerise sur le gâteau.
Le col de la Croix du Bonhomme et le col du Bonhomme
Le col de la Croix du Bonhomme (2483 m), nous y passerons à peine, en redescendant du col des Fours. À 2329 mètres d’altitude, le col du Bonhomme, lui, nous fait basculer dans la vallée des Contamines-Montjoie où d’autres cimes nous attendent ainsi que le dernier passage de votre périple, le col de Tricot (2120 m).
Le col de Tricot
À l’aplomb des chalets de Miage, il offre une vue spectaculaire sur l’aiguille de Bionassay (4052 m) et les dômes de Miage (3672 m). Le reste de la descente vers les Houches nous fait retrouver le compagnonnage de l’aiguille et du dôme du Goûter (4304 m) sous la figure impériale du mont Blanc (altitude : 4808,72 m selon la dernière campagne de mesure de 2017).
Envie de côtoyer les sommets et d'approcher le toit de l'Europe ? N'attendez-plus pour vous lancer dans l'aventure et découvrez toutes nos randonnées dans le massif du Mont-Blanc ici.
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Crédit texte © François Ribard, accompagnateur Grand Angle
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Écrit le 21/08/2020 par :
François Ribard