Île de perpétuels contrastes, entre volcan et océan, la Réunion émerveille le visiteur. Découvrez ci-dessous le récit de voyage illustré de Mme Yvonne Toussaint, partie randonner en liberté avec Grand Angle en octobre 2021 pour une traversée d'est en ouest sur notre voyage Île de la Réunion : traversée light. À vos chaussures !
D’un cirque à l’autre, immergés dans la nature luxuriante, exubérante, minérale, inquiétante, en camaïeu de vert, bleu, gris ou en couleurs éclatantes, nous avons fait le plein de sensations, vibrations, émotions.
Cirque de Salazie
En pénétrant dans le cirque, nous sommes saisis par le vert à profusion, les chutes d’eau et cascades, et au détour d’un virage, un étal de fruits ! Nous goûtons d’emblée à la douceur et aux saveurs de l’île en savourant bananes et fruits de la passion.
Visite de la Maison Folio, ancienne maison coloniale, avec son fouillis de verdure, de fleurs éclatantes, à l’image de tout le village.
À la Maison Morange, musée des musiques de l’Océan Indien, nous suivons un parcours musical et visuel à la découverte d’instruments populaires, précieux et insolites. En une journée, dépaysement garanti !
Le lendemain, en forêt de Bélouve, nous découvrons le côté sportif des sentiers réunionnais, pierreux, aux marches irrégulières, aux passages boueux sur le GR1 et nous écarquillons les yeux devant le foisonnement végétal, les fières fougères arborescentes, les tamarins des hauts, et en bordure de chemin les buissons fleuris ou les tapis d’arômes.
En fin de randonnée, nous suivons avec plaisir près du gîte de Bélouve "un circuit pour personnes en situation de handicap, le Somin Tamarin". C’est un sentier de découverte sur un plancher en bois long de 250 mètres, courte balade dans le milieu primaire que nous avons exploré au cours de la journée, avec panneaux et bornes interactives, qui offre en sus une petite initiation à la langue créole.
Vers le Piton des Neiges, ça devient sérieux !
Nous ne croisons quasiment personne en nous élevant dans la forêt depuis Hell-Bourg. Nous passons de la végétation foisonnante aux fiers résineux, puis aux arbustes d’altitude. Il faut choisir où porter son regard, entre les pierres et les racines du sentier, la majesté des troncs élancés… et ici ou là, la surprise de tapis fleuris.
Après un pique-nique au Cap Anglais comme indiqué sur le topo, nous arrivons au refuge un quart d’heure avant son ouverture à 15h. Timing parfait ! Nous nous préparons à l’ascension du lendemain matin en repérant le sentier qui monte au Piton, et goûtons les derniers rayons du soleil avant le repas au refuge, excellent, qui se déroule dans une ambiance festive. Merci au groupe de randonneuses réunionnaises venues fêter quatre anniversaires !
Quand nous nous mettons en route pour l’ascension du Piton, l’air est coupant, la nuit étoilée magique. Nous n’atteignons pas le sommet pour le lever du soleil, mais qu’importe ! Au moins, nous ne serons pas transis de froid à attendre les premiers rayons.
Après le petit-déjeuner, nous quittons le refuge pleins d’enthousiasme. Le ciel est si clair, les nuages en contre-bas si mouvants !
Nous entamons par le GR2 la longue descente vers la Mare à Boue. Tant que nous longeons le coteau Kervegen, tout va bien ! En fin de journée, nous saurons ce que signifie Mare à Boue...
Les nuages vont et viennent dans le cirque, dégageant de temps à autre Cilaos et Bras Sec.
Descente vers la Mare à Boue
Mais voilà que la brume nous cerne, que la bruine nous rafraîchit, que pierres et marches sont glissantes. Nous redoublons de précautions pour assurer nos pas, faisons de notre mieux pour éviter les bains de boue en maints endroits. C’est long, long ! Quand allons-nous sortir de cette forêt et aborder la zone annoncée des verts patûrages ?
Je laisse néanmoins l’émotion m’envahir lorsque nous croisons des bénévoles qui balisent l’itinéraire pour le Grand Raid, là où passera mon fils cinq jours plus tard…
Nous prévenons le correspondant local de notre allure très ralentie. Il nous rassure, nous invite à rester prudents. Nous arrivons à la Mare à Boue avec 2h30 de retard sur l’horaire prévu ! Jean-Yves nous accueille chaleureusement avec thermos de thé et biscuits, et nous emmène au gîte du volcan.
Le Volcan du Piton de la Fournaise
Deux bonnes surprises : le soleil radieux qui ne nous quittera plus jusqu’à la fin du séjour, et l’offre de Jean-Yves de nous joindre à la famille qu’il accompagne ce jour-là sur le volcan.
Une autre surprise qui aurait pu nous gâcher la journée, c’est l’alerte 1 éruption, qui interdit de pénétrer dans l’enclos, mais, guidés par notre accompagnateur, nous allons quand même apprendre plein de choses sur ce volcan. Cet enclos où on ne peut aller a pourtant l’air bien paisible !
Pas d’itinéraire balisé, il faut contourner certaines failles, on vérifie la longueur d’un tunnel de lave, on se laisse surprendre par les cheveux de Pélé - déesse hawaïenne du feu et des volcans - et la végétation qui ne renonce pas...
En route vers St Gilles
En descendant du piton de la Fournaise, nous goûtons une belle vue sur la grande étendue de la Plaine des Sables, et faisons une brève halte au belvédère du cratère Commerson, trou d'une profondeur de 235m et d'un diamètre de 200m.
Nous ne résistons pas à un dernier cliché du Piton des Neiges en abordant la Plaine des Cafres, avant de faire cap vers le sud de l’île ! Sur la N3 qui relie St-Pierre à la Côte au Vent, nous repérons des localités aux noms singuliers : le Vingt-Troisième, le Dix-Neuvième, etc. Ce sont des quartiers de Le Tampon ; leur nom correspond au kilométrage à partir de l’océan !
Nous retrouvons la végétation dense et fleurie en remontant vers St-Gilles, nous nous extasions particulièrement devant la floraison naissante des jacarandas.
Et le lagon s’offre à nous plage, soleil, nage avec les poissons… et les coraux.
Cirque de Mafate
Un des points forts de cette traversée de la Réunion à pied. Nous entrons au Cirque de Mafate par la Rivière des Galets, d’abord en 4/4, puis par un itinéraire en surplomb, d’où nous rejoindrons les îlets de Cayenne et le village de Grand Place.
Le charme du cirque opère, relief tourmenté, verdure, chaleur, et toujours, les sentiers qui montent et descendent d’un îlet à l’autre.
On se contente d’une brève halte à l’îlet Cayenne, que l’on quitte par un sentier bordé de haies fleuries, direction Grand Place. Là, un moment de gourmandise devant ces bananes, et d’attendrissement devant cette poule et sa couvée de poussins hors du grillage d’enclos !
Nous saluons le légendaire facteur de Mafate - Ivrin Pausé - qui habitait le village de Grand-Place. Une célébrité locale car au cours de ses 40 ans de carrière, il a parcouru près de 252 000 kilomètres et porté plus de 30 tonnes de lettres sur son dos. Puis nous trouvons à la "Boutik" des boissons fraîches, ainsi que des cartes postales que nous nous empressons d’écrire et de poster.
Il est temps de redescendre vers la Rivière des Galets, que nous traversons plus de dix fois par des gués à pieds secs, ou mouillés !
Enfin à l’approche de l’aire de stationnement des 4/4, on ne peut que se laisser prendre par l’ambiance Grand Raid, balisage de couleurs différentes pour chaque course, barnums pour le ravitaillement...
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Crédit texte et photos © Yvonne Toussaint
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Écrit le 20/12/2021 par :
Yvonne Toussaint