Patrick et moi, nous voulions aller sur cette île pour voir des volcans. Il faut savoir que sur cette île de 25 km de large et 60 km de long, il y a 110 volcans et 300 cratères. Les dernières éruptions ont eu lieu de 1730 à 1736 et en 1824. Les éruptions du 18ème siècle ont été catastrophiques pour l’île puisque la lave a recouvert 200 km2 (sur 800 km2). En 1824, il y a eu 3 nouveaux volcans.
2 juin
Dès que nous atterrissons, nous apercevons déjà plusieurs cratères dénudés. Après avoir récupéré notre voiture de location, nous nous dirigeons vers le nord, à Mala, où se trouve notre hébergement.
3 juin
Départ ce matin en direction de Costa Teguise pour escalader le Montana Corona (à ne pas confondre avec le Monte Corona, plus au nord). Nous nous aidons du descriptif de Grand Angle mais le chemin est évident. Au sommet, il faut être vigilant à cause du vent. (2h20 de randonnée)
L’après-midi, nous allons au nord de l’île par la route du littoral. Nous visitons Jameos del Agua. Les « Jameos » sont des tunnels de lave qui se sont effondrés. Cet endroit est une immense cavité dans la lave qui a été aménagée par César Manrique, le célèbre artiste local. C’est un endroit magique ! A visiter assurément !
Après la visite, nous traversons (en voiture évidemment, ce n’est pas possible de le traverser à pied) le « Malpais de la Corona ». C’est un champ de lave, un chaos volcanique sur des kilomètres et qui date de plusieurs millénaires. La lave s’est déversée jusque dans l’océan et a donc contribué à agrandir l’île. Il n’est donc pas possible de se baigner sauf à de rares endroits à proximité d’Orzola, point de départ pour l’île de La Graciosa.
Le noir de la lave du Monte Corona.
Tout au nord de l’île, vers le Mirador Del Rio, voici le responsable de la coulée de lave, appelée « AA » par les scientifiques : le Monte Corona. C’est un vieux volcan avec le village de Ye à son pied. On aperçoit à droite des champs de pommes de terre et de maïs poussant dans la lave. Un camion-citerne vient les arroser de temps en temps. Les falaises d’El Risco de Famara sont juste sur la droite.
4 juin
Départ pour l’ascension du Monte Corona à partir du village de Ye. La montée jusqu’au bord inférieur du volcan est très facile. Par contre, il est difficile de faire le tour du cratère car il y a beaucoup de vent et certains passages sont vertigineux. On se contente de grimper sur le petit cratère à gauche du cratère principal.
En redescendant :
Après un excellent repas dans le village de Ye dans un petit restaurant typique, on visite une plantation d’aloe vera, une spécialité des Iles Canaries utilisée en cosmétique. Nous retournons à Orzola, avec ses falaises abruptes qui nous rappellent des paysages de Norvège.
Et nous finissons la journée en allant visiter les Cueva de Los Verdes. C’est une visite spéléologique dans des tunnels de lave sur plusieurs étages. Très impressionnant.
5 juin
Objectif : la Caldeira Blanca au sud de l’île, dans le parc naturel de Timanfaya. C’est le plus grand volcan de l’île. Arrivés à La Vegueta, il y a des volcans tout autour de nous. Nous trouvons facilement le parking à Mancha Blanca et nous voilà au milieu d’une coulée de lave immense datant de 1730-36.
C’est un vieux volcan entouré de lave noire datant d’éruptions très récentes. Pour l’atteindre, nous marchons pendant une heure et demie sur un chemin de lave dans un chaos volcanique indescriptible de basalte noir, faisant, par endroits, plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Pas la moindre végétation à l’horizon. Les volcans plus anciens à la roche plus claire surnagent sur cet océan sombre. On les appelle les « Islotes ».
Les panneaux d’explications le long du chemin utilisent des termes que l’on connaît bien : moraines, glaciers. En effet, nous avons vraiment l’impression de voir dévaler un glacier avec des séracs. Arrivés en bas du volcan, nous commençons l’ascension qui est facile et rapide. Au bord inférieur du cratère, le spectacle est impressionnant.
La Caldeira Blanca culmine à 458 m. Le fond du cratère est à 144 m. Le diamètre mesure plus d’1 km. On peut en faire le tour mais, à nouveau, il faut être vigilant car le sentier n’est pas toujours tracé et il y a énormément de vent. D’ailleurs, nous avons eu du vent 24 heures sur 24 pendant tout le séjour ce qui fait que nous n’avons jamais souffert de la chaleur (moyenne de 22-25 degrés). Il faut cependant se protéger du soleil. Au total, à peu près 5 heures de marche aujourd’hui.
6 juin
Ce matin, nous décidons de visiter le jardin de cactus de Guatiza, imaginé par César Manrique. C’est encore un lieu magique qui regroupe tous les cactus du monde : des centaines de formes et de couleurs.
Nous visitons aussi le musée de la cochenille qui se trouve à Mala, la cochenille étant un insecte qui se trouve sur les plaques des figuiers de barbarie et qui sert à fabriquer un colorant rouge foncé.
L’après-midi, nous prenons la route en direction de la côte ouest et de Caletta de Famara. La vue sur les falaises d’El Risco de Famara et sur l’île de La Graciosa est splendide.
Nous faisons une grande balade le long de la plage et nous admirons la dextérité des kite surfs. Comme d’habitude, il y a beaucoup de vent et la baignage est interdite.
7 juin
Une grande journée nous attend aujourd’hui. Sur les conseils de Grand Angle, nous avions réservé depuis au moins 2 semaines une sortie guidée dans le Parc National de Timanfaya. Nous avons donc rendez-vous dans le sud de l’île à 9 h 30 à Yaiza, un village miraculeusement épargné par la coulée de lave des années 1730-36. Ce parc n’est pas accessible aux randonneurs. C’est trop dangereux et c’est un terrain d’expériences et d’observation pour les scientifiques qui étudient comment la vie se réinstalle dans cet endroit totalement inhospitalier. Il y a souvent des rencontres scientifiques et il paraît que même les islandais sont impressionnés quand ils viennent ici. Notre très sympathique guide conduit donc notre groupe de 7 personnes dans un fourgon du parc national sur une piste au milieu de la coulée de lave et interdite à tout public. Pendant 3 h 30 de marche, nous faisons le tour de la Caldeira Tremesana en suivant les explications de Nino. Interdit de sortir du sentier. Nous suivons la coulée « AA » qui est monstrueuse.
Nous marchons à quelques mètres de cet endroit. Sur la droite, il y a le Tremesana où des agriculteurs ont planté quelques figuiers, protégés du vent par des murets. Nous mangeons d’ailleurs quelques figues.
Par moments, Nino fait vibrer le sol. On sent qu’il y a du vide sous nos pieds, signe qu’il y a des tunnels de lave pas très loin. Sur le bord du chemin, quelques arbustes redonnent un peu de couleur.
Après un repas typique dans un petit bar-restaurant ouvrier sur la place de l’église de Yaiza, nous reprenons la route pour aller à l’Islote de Hilario, dans les Montanas del Fuego. Un bus nous fait faire un trajet de 14 km au milieu des volcans sur une minuscule route. Sensations assurées !! Nous sommes dans un décor primitif de début de l’histoire de la terre. C’est le seul moyen d’accepter à ce lieu. A faire absolument même si vous n’êtes pas fanatique du voyage en groupe.
Au sommet de l’Islote de Hilario, la chaleur n’est pas loin sous nos pieds ! Les gardiens du parc jettent quelques broussailles dans un trou et elles prennent feu en quelques secondes !
Une fois revenus à Mancha Blanca, nous prenons la LZ 56 car nous décidons d’aller voir de plus près le Montana del Cuervo. Il s’agit du premier volcan qui est entré en éruption en 1730. Il nous faut suivre un chemin balisé au milieu de la lave pour y accéder. Il est interdit de l’escalader mais on peut en faire le tour et rentrer dans le cratère. Là encore, c’est un festival de couleurs.
Après une journée encore bien remplie, nous rentrons à Mala en passant par la vallée de la Geria.
Nous sommes admiratifs devant le travail titanesque !
8 juin
Nous décidons d’aller au marché d’Haria ce matin. C’est une petite ville très agréable dite « aux mille palmiers » au nord de l’île. En arrière-plan, le montana Los Helechos et le Monte Corona.
Puis, nous visitons la maison de César Manrique, originaire d’Haria. Après un repas de tapas au marché municipal de Abastos de Haria (un endroit très convivial), nous prenons la route en direction du Mirador Del Rio, sur la falaise tout au nord. Sur la route, on a l’impression d’être dans le sud tunisien, vers Douiret.
Au mirador Del Rio :
9 juin
Aujourd’hui, nous retournons dans le parc de Timanfaya. Le matin, nous visitons le Visitor’s center puis nous choisissons de grimper sur la Caldeira Colorada, en face du Cuervo.
Il est assez raide au sommet mais il ne présente aucun danger. Nous progressons dans des lapilli rouges, très légers.
Le cratère est rempli de laves rouges et noires. Nous ne nous aventurons pas à l’intérieur.
Nous aurions aimé approcher un volcan datant de 1824 mais c’est difficile : le Chinero n’est pas accessible car il est dans le parc national, le Tingaton est dangereux et en ce qui concerne le 3ème, il y a une grosse construction sur son sommet.
Après l’ascension, nous prenons la route, direction la côte ouest. Nous voulons aller à El Golfo.
C’est un volcan dont une partie a été grignotée par l’océan. Encore un contraste saisissant de couleurs. Le lac est vert émeraude en raison de la présence d’une algue.
10 juin
Journée à Arrecife et autour de Guatiza et Mala.
11 juin
Fin de notre séjour. Nous quittons l’île après un voyage dans un monde extraordinaire.
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Écrit le 26/06/2019 par :
Muriel Mondon