A la découverte des gorges du Tarn et de la Jonte

C’est le jour du printemps, aujourd’hui. Nous profitons du weekend pour (re)découvrir les gorges du Tarn et de la Jonte. Il y a quelques années, j’ai eu la chance de rédiger le topoguide Grand Angle des Gorges du Tarn et de la Jonte, en randonnée liberté. J’ai beaucoup aimé ces balades dans les gorges et sur les causses, c’est donc avec grand plaisir que j’emmène conjointe et amies découvrir ces superbes sentiers de randonnée.

Notre camp de base se trouve au village du Rozier, au carrefour des rivières du Tarn et de la Jonte, côté Causse Méjean. Face à nous se trouve le beau village médiéval de Peyreleau, avec sa tour et le château de Triadou. Situé côté Causse Noir, le village n’est séparé du Rozier que par un petit pont sur la Jonte... J’imagine les querelles de clocher de l’époque…

Pour notre première randonnée au départ du Rozier, une superbe étape se profile, avec de nombreux points de vues sur les gorges et des points remarquables tout au long de la journée. Les vautours seront également présents une bonne partie de l’étape. Nous empruntons le GR de Pays du Tour du Causse Méjean, entre le village du Rozier et le hameau de la Viale, sur le Causse Méjean.

C’est sous un beau soleil matinal que nous grimpons vers les ruines du hameau de Capluc : charmant hameau, baigné de soleil le matin et protégé par l’imposant Rocher de Capluc. En bonus, nous faisons l’ascension du Rocher de Capluc, 655 m, à l’aide de quelques échelles (pour les personnes sujettes au vertige, s’abstenir). La vue du sommet vaut le détour ; à 360°, vous embrassez les gorges du Tarn et de la Jonte.

Nous continuons notre balade à travers les falaises de la Jonte. Un bon sentier balcon nous permet de rejoindre le Vase de Sèvres, puis le Vase de Chine. Nous sommes au plus près des falaises de la Jonte.

Arrêtez-vous pour profiter des nombreux points de vues en cours de route ; simplement pour la beauté du paysage ou pour une pause casse-croûte.

Nous marchons maintenant dans un superbe décor, entre les falaises calcaires colorées, et la forêt de pins sylvestre. Les vautours, qui ont trouvé un excellent habitat dans les gorges de la Jonte, planent nombreux au-dessus de nos têtes. De temps en temps, nous avons la chance d’en admirer un tout près de nous.

Le printemps arrive, la flore se réveille, et notamment les anémones pulsatiles qui se parent de belles et vives couleurs.  

Le sentier se faufile entre les falaises, jusqu’au Balcon du Vertige, d’où l’on profite d’un dernier panorama sur les gorges avant de rentrer en forêt, sur le Causse Méjean. Nous rejoignons d’abord le hameau de Cassagnes (buvette, il est possible de se restaurer), puis voici le clou du spectacle, les Arcs de St-Pierre et l’ancien village Gallo-Romain de Résiniers.

L’eau, le vent, la nature et le temps ont sculpté ses superbes arches de calcaire, qu’on retrouve par dizaines au cœur de la forêt. J’ai l’impression d’être dans un autre monde, ces arches me fascinent, le site est grandiose. Son histoire commence il y a environ 35000 ans : à cette époque, l’Homme de Cro-Magnon vient occuper les lieux qui lui offrent de nombreux abris naturels, en témoignent les dizaines de squelettes humains qui furent exhumés dans la Grotte de l’Homme Mort.

Pour l’anecdote, c’est d’ailleurs en ces lieux que fut découvert ce qui semble être le premier centre de traitement médical par trépanation du paléolithique ou néolithique. De nombreux crânes retrouvés dans la grotte portaient des marques de trépanation, bien guéris pour la plupart, avec des traces de reformations osseuses. Quelle était la raison de ces trépanations ? Opération médicale ou rite culturel, cela reste un mystère.

Si vous vous rendez en ces lieux, il y a d’autres sites à visiter : la Place Centrale, qui est un beau cirque abritant en son centre une colonne d’une dizaine de mètres et, bien sûr, en périphérie, quelques arches ici ou là. La Grotte des Baumelles et son imposant porche permettaient d’abriter tout un troupeau de brebis. Il y a aussi les vestiges du village Gallo-Romain de Résiniers, avec leurs murets de pierres sèches.

Il est temps pour nous de quitter ce monde hors du temps, nous marchons encore quelques minutes en forêt et voici le hameau de La Viale, et notre véhicule, terme de notre randonnée du jour que nous pourrions résumer en ces quelques mots : un fabuleux spectacle.

Aujourd’hui notre randonnée débute du village de Peyrelau, d’où nous allons découvrir le sentier des Corniches du Causse Noire.

Une longue montée nous permet de rejoindre le haut du Causse, et une première curiosité, le Champignon Préhistorique.

Nous sommes au cœur d’une Réserve Biologique Intégrale (RBI), un type d’aires protégées parmi les statuts les plus protecteurs de France, où la protection des habitats naturels et le laissez-faire par la nature est prépondérant sur les activités humaines, qui sont d’ailleurs proscrites. Seule la randonnée est tolérée, à condition de rester sur les sentiers.

Nous voici à nouveau au plus près des falaises des gorges de la Jonte, et profitons de nouveaux panoramas sur les gorges et les falaises que nous avons longées la veille.

Nous profitons d’un replat dégagé pour faire une pause pique-nique, face aux ruines de l’Ermitage St-Michel.

Nous visitons l’Ermitage, à l’aide de quelques échelles. Quel spectacle ! En tous sens, la vue est grandiose. Assurément, l’ermite qui vivait ici a dû passer des jours heureux, repu du grandiose spectacle de la nature (… si tant est qu’il puisse nourrir ?).

Après la visite de l’Ermitage, nous descendons rapidement vers la rivière de la Jonte, que nous longeons jusqu’à Peyrelau, et le Rozier.

Un superbe weekend de randonnée s’achève, vivement le prochain !

Ce récit vous a donné envie de vous lancer à votre tour dans la découverte des gorges du Tarn et de la Jonte ? Retrouvez la ici !

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